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UN PEU D'HIER...
24 novembre 2019

MEMOIRE DE CHATTE

 

 

Saura t'on jamais pourquoi cette chatte haret, ma mère, posa sa solitude et sa progéniture en ce jardin ? 

 

Est-ce du fait de ce grand cyprès, qu'elle grimpait avec agilité encore, et qui lui permit de nous cacher, mes frères et moi, lors de nos premières semaines tout en restant proche du point de ravitaillement que constituaient les gamelles bien riches des deux chats de la maison? 

Est-ce parce que dans sa grande crainte de l'Homme, elle savait qu'elle avait trouvé là, après toutes ses dérives, un lieu de repos, son sanctuaire, sa terre promise ?  

Elle ne m'en  dit jamais rien, elle ne parle pas ma mère.
Elle est restée en son sanctuaire, mais même après toutes ces années, toujours sauvage et innaprochable,  et je suis devenue une inconnue pour elle.

De l'époque dont je vous parle, je me souviens qu'en bonne mère, elle nous nourrit, elle nous protégea,  nous déplaçant au besoin, dans toutes les caches de ce grand jardin, du vieux cyprès au dessous des haies.

Un jardin bien  tranquille en journée,  en l'absence des Humains et  malgré les deux chats, emprunts de la certitude d'être les Maîtres  du Royaume, qui nous méprisaient de loin, mes frères et moi. 

Nous grandîmes, dans la bienheureuse innocence du premier âge, nous étions en bonne santé, curieux de tout, le printemps était là, doux et favorable à nos escapades en dehors de l'abri protecteur de nos haies.

Bien évidemment et il ne pouvait en être autrement, un jour nous fûmes découverts par l'Humaine.

Nous avions grandi et notre mère déjà s'éloignait un peu, laissant le hasard, le destin, décider de notre sort.

Je me souviens des yeux émerveillées de l'Humaine,  lorsqu'elle nous découvrit.
Nous, 
les quatre  rejetons de cette chatte sans âge, trapue,  à la queue trop courte et à la robe improbable, nous étions magnifiques!

Surtout mes frères, parce que moi, je me souviens qu'elle me regarda à peine, tant leur magnétisme était puissant!

C'est vrai qu'il était beau, ce chaton gris sombre, la tête fine d'un chat raçé, tout en élégance, 

C'est vrai qu'il était beau ce gros chaton pataud mais déjà solide et vigoureux, d'une belle robe gris clair .

C'est vrai qu'il était magnifique ce chaton au roux parfait et aux yeux verts.

C'est vrai, que la petite chose noire, tachée de blanc, timide et toujours en retrait que j'étais alors, ne tenait pas la comparaison! 

Je me souviens qu'elle ne nous touchât pas tout de suite, elle nous parlât, elle nous laissât venir à elle, sous l'oeil de notre mère,  qui passait le relais. 

Elle nous donna des noms, c'était l'année des G.

Gros pataud fut baptisé Gustaf , Beau rouquin fut Grimm, 

Je ne me souviens plus du nom de l'Elegant, il disparut un jour, on ne le revit plus.  

Moi elle me baptisa Gaia, 

Toute la famille protesta,  je fut rebaptisée Nana, mais je suis restée un peu sa Gaia. 

Mes deux frères, le gros pataud et le rouquin magnifique, sûrent très vite qu'il fallait se rendre aimable pour s'attirer les bonnes grâces de la famille.
Se laisser caliner un peu... attraper le bouchon au bout de sa ficelle ...
Bref,  se comporter en chat de maison!

D'ailleurs ils ne pensaient qu'à çà, entrer dans la maison!  

Je suivais, tranquille, un peu méfiante. 

Je me souviens que l'été passa,  notre mère était partie,  comme notre frère, l'élégant gris.  

Nous restâmes,  comme les deux chats de la Maison,  sous la bienveillance d'autres Humains, appelés en renfort, et qui firent bien leur job: nous nourrir en l'absence de L'Humaine. 

L'automne vint, et avec lui notre mère et un nouveau rejeton, petit clone du gros pataud ! 

C'est alors que l'Humaine se mit à nous regarder d'un peu plus près, et à analyser notre entrejambe, et spécialement le mien ! 

De chaton frêle et timide, j'étais devenue la jeune chatte, celle qu'il n'était pas envisageable de laisser s'accoupler au premier mâle venu ! 

J'étais jeune et naive, je ne vis pas venir le piège et l'enfermement dans la caisse ! 

Je ne compris pas pourquoi soudain je me retrouvais prisonnière, mais  je protestais de toutes mes faibles forces de chatonne aphone,  (que je suis toujours!) 

Peine perdue, je fus embarquée, véhiculée, posée sur une table froide, tournée, retournée, écartelée, remise en cage et abandonnée par l'Humaine ! 

Lorsqu'elle revint me chercher le lendemain, elle retrouva une petite chatte affolée, un gros pansement sur le ventre. 

On me ramena, et je fus invitée à rester à la maison le temps de la cicatrisation. 

Même si la  cohabitation avec les deux chats connut des débuts  chaotiques , je n'en partis plus jamais et l'Humaine est aujoutd'hui MON humaine ! 

Mais ca c'est une autre page de mon histoire...

 

 

DSC02428

 

 

 

 

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Commentaires
L
je vais rougir :)
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C
MAGNIFIQUE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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S
C'est ainsi aussi pour une chatte qui arrivait au toit de ma mère... Mère, elle, d'autres chatons qui habitent avec nous... Une belle histoire. Bisous.
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S
hO! on dirait du Colette, tu sais dialogues de bêtes! c'est un beau texte très intense et doux à la fois, tu me donnes envie de dessiner tous tes chats de cœur!!!! Bravo et merci de ce partage.
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F
Les animaux ne nous déçoivent jamais! Elle est bien jolie la petite Gaia, tu auras ta dose de câlins avec trois chats... Merci pour cette belle histoire.<br /> <br /> Bisous <br /> <br /> Odile
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Mes p'tits bonheurs de jour en jour, toutes ces p'tites choses sans importance, ces p'tits plaisirs Jours de chine et p'tites décos au fil des saisons Découvertes et émotions, d'hier à aujourd'hui ...
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